Le Collectif contre la ligne 18 (CCL18) est né à l’automne 2020.

Après des années à exprimer sans se faire entendre leur opposition à l’urbanisation massive du plateau de Saclay et la destruction de ses terres fertiles, dont il reste encore aujourd’hui 2300 hectares, des agriculteur.rices, habitant.es, associati.ve.s, étudiant.es, scientifiques… se rassemblent en une Assemblée Écologique et Sociale.

Cela faisait suite à une semaine d’actions, d’ateliers et de débats à l’initiative du groupe local XR RER-B Sud : l’opération Céréales Killers.

En mai 2021, c’était la création de Zaclay, une occupation dans les champs du plateau de Saclay, à deux pas du tracé de la ligne 18. Un lieu de vie et d’organisation de la lutte qui vous accueille et vous informe !

Le bilan 2 ans plus tard :

  • 2 grandes marches : les Marches des Terres en octobre 2021 et Scène de crime en avril 2022
  • 2 festivals les Dernières Moissons en août 2021 et août 2022
  • 2900 signatures de la pétition, toujours en cours…
  • une lettre ouverte signée par près de 300 académiques, personnels, retraités, étudiants et membres de la société civile du plateau de Saclay, à destination des responsables d’établissements de Paris Saclay
  • des centaines de tracts distribués
  • des actions de désobéissance civile…

Et nous sommes toujours là !


LONGUE HISTOIRE DU PLATEAU DE SACLAY

1 – La ligne 18 dupliquerait des liaisons existantes, et traverserait 10km de zone rurale

Nous dénonçons la fuite en avant qui consiste à justifier un métro par l’urbanisation massive qu’il va lui-même induire. En février 2020, le Secrétariat Général Pour l’Investissement (SGPI) déclarait que « les bénéfices attendus [de la ligne 18] ne seront au rendez-vous que si le plateau de Saclay offre rapidement la forte densité espérée ». Pour le dire plus simplement, ce n’est pas le besoin qui détermine le projet mais le projet de transport qui engendre la création de logements.

Le périmètre d’urbanisation inscrit autour des gares est une magnifique opportunité pour les multinationales du BTP. Quatre énormes programmes immobiliers sont déjà prévus comme la ZAC de Corbeville, à Orsay, (logements et hôpital) qui justifie l’expropriation de 70 hectares à la ferme de la Martinière et la fermeture de trois hôpitaux de proximité (Juvisy, Longjumeau et Orsay). Autour de la Gare de Saclay, à Guyancourt et à Satory, des milliers de logements sont déjà planifiés, tous justifiés par la desserte anticipée de la Ligne 18.

2 – Les solutions de transport alternatives ont été délibérément ignorées

De nombreuses alternatives réalistes existent, mieux adaptées aux besoins, moins onéreuses, moins impactantes pour l’environnement. Elles n’ont pas fait l’objet d’étude approfondie, ou sont retardées faute de financement : la rénovation du réseau existant (RER B/C), l’amélioration et le prolongement des lignes de bus en site propre (TCSP), la création de connections plateau/vallées assurant un rabattement efficace vers les RERs (téléphérique, funiculaire, navettes de bus ou escaliers mécaniques).

Nous dénonçons un transport inadapté aux besoins de la population et surdimensionné. Inadapté, car le projet de ligne 18 avec son tracé Est-Ouest d’Orly à Versailles ne tient pas compte des trajets réels des usager·ères qui vont majoritairement des vallées vers le plateau (Nord-Sud, 80% des déplacements) ou vers Paris et sa petite couronne. Avec ses trois arrêts, distants de plusieurs kilomètres, la ligne 18 ne permet pas une desserte fine des zones déjà urbanisées du plateau, ni la nécessaire connexion vallées-plateau. De plus, ce transport lourd est largement surdimensionné au regard des prévisions de trafic : la capacité de la ligne 18 est de 20 000 passagers/heure (avec une possibilité d’extension à 40 000 passagers/heure, comme toutes les autres lignes du Grand Paris Express) alors qu’en 2030 la fréquentation maximum sur le tronçon Saclay-Versailles sera à peine de 2000 passagers/heure aux heures de pointe. Une fréquentation qui relève d’un simple bus à haut niveau de service.

Bref, ce qu’on nous prépare sur le plateau de Saclay, c’est un Orlyval XXL, dont l’exploitation pèsera lourdement sur le contribuable, sauf bien sûr à bétonner tout l’espace disponible entre Massy et Versailles.

De plus, les études de mobilité montrent que, faute de répondre aux besoins de desserte locale, ce métro ne réduira même pas le trafic automobile (moins de 1% de report modal attendu) et d’ailleurs, sur le même trajet, le doublement de la RD36, pour l’instant reporté, est loin d’être abandonné. Le passage de la RD36 à 2×2 voies préparerait de fait une nouvelle autoroute de contournement de l’Ouest parisien, qui aggravera la saturation de la RN118.

Par contre, sous prétexte de la ligne 18, le prolongement du bus en site propre (TCSP) jusqu’à Versailles Saint-Quentin en Yvelines a été abandonné, et la création d’une piste cyclable est refusée aux associations de cyclistes, au prétexte qu’il n’y a plus d’emprise disponible, et qu’il faudrait empiéter sur la ZPNAF !!!

Plus d’informations et références des données : voir la lettre ouverte signée par près de 300 académiques, personnels, étudiants et citoyens de Paris Saclay :
http://s396981838.onlinehome.fr/Ligne_18_Paris_Saclay_lettre_ouverte.pdf